Cimetière du Nord (Rennes)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Cimetière du Nord (Rennes)
Croix monumentale, au centre du cimetière.
Pays
Région
Commune
Religion(s)
Superficie
plus de 8 ha
Tombes
14 000 emplacements
Personnes
100 000 inhumations environ
Mise en service
1794
Patrimonialité
Recensé à l'inventaire généralVoir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Identifiants
Find a Grave
Cimetières de France
Sauvons nos tombes
Localisation sur la carte de Rennes
voir sur la carte de Rennes
Personnalités enterrées
l'archéologue et historien de l'art Marie-Joseph Brune, chanoine titulaire de la métropole Saint-Pierre de Rennes, les architectes Jean-Baptiste Martenot, Jacques Mellet, Arthur Regnault, les maires Jean Leperdit et Edgard Le Bastard, les sculpteurs Jean-Baptiste Barré et Adolpe Léofanti

Le cimetière du Nord est une nécropole, au nord de Rennes, dans le quartier Saint-Martin, avenue Gros Malhon[1],[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Par un édit royal du , Louis XVI ordonne pour des raisons d'hygiène le transfert des cimetières hors des villes. Le Parlement de Bretagne impose par un arrêt de 1784 la création d'un nouveau cimetière à la communauté de la ville de Rennes. Par délibération du , cette dernière achète aux moines de Saint-Melaine le champ de l'Estival situé sur le bord de la route menant à Saint-Grégoire[3]. Le premier cimetière public rennais y est établi, se substituant aux divers cimetières paroissiaux qui voisinaient les édifices cultuels. Si la première inhumation a lieu en 1794, dès 1824 la ville procède à son agrandissement.

Plan du grand cimetière de Rennes et des terrains à acquérir pour l'agrandissement de ce cimetière(1826)

Le un nouveau projet d'extension du cimetière (appelé aussi Le Berlinguin) est discuté en conseil municipal. Alors qu'un agrandissement vers l'Ouest est envisagé, c'est un agrandissement vers le Sud qui sera choisi. L'architecte Adolphe Giraud l'aménage en 1867 comme un jardin à l'anglaise. Les limites du cimetière restent inchangées depuis cette date.

Extrait du plan d'agrandissement du Cimetière de Rennes(1867)

Lors du bombardement du , le cimetière du Nord reçut jusqu'à 25 bombes.

Aujourd'hui, ce cimetière paysager (pins maritimes, platanes, séquoias, cyprès, ifs), s'étend sur 8-9 hectares, et compte en 2014, 14 000 emplacements répartis dans 16 sections. Le nombre d'inhumations effectuées voisine le 100 000[4].

Entrée monumentale[modifier | modifier le code]

Une seule entrée, monumentale, donne accès au cimetière du Nord. Celle-ci constitue la première œuvre de Charles Millardet, architecte de la ville de Rennes nommé en . Elle a été érigée suivant la volonté du maire de Rennes Louis de Lorgeril qui dès 1822 avait sollicité l'architecte nantais Mathurin Crucy à cette fin[5].

De style néo-classique, cette construction de plan circulaire fait office de porte d'entrée monumentale, de caveau et de chapelle funéraire. Le rez-de-chaussée présente un soubassement calcaire prolongé par un parement de briques que perce dans l'axe est-ouest un couloir d'entrée délimité par deux arcades plein-cintre. Il abrite en son centre huit caveaux cernés par un escalier en fer à cheval donnant accès à une terrasse. Délimitée par une élégante grille de facture néo-classique, cette-dernière porte une chapelle conçue à la manière d'un tempietto couvert d'une coupole ornée d'une corniche à motifs de palmettes et sommée d'une croix. Côté cimetière, la chapelle est ouverte par une colonnade toscane aux fûts de kersanton, tandis que le versant opposé, un mur calcaire plein, présente une niche occupée par une statue de l'espérance, œuvre du sculpteur Jean-Baptiste Barré[6].

Personnalités inhumées[modifier | modifier le code]

Architectes[modifier | modifier le code]

Ecclésiastiques[modifier | modifier le code]

  • Prosper-Mathurin Brécha (1814-1863), fondateur du collège Saint-Vincent : section 1, rang 12, tombe 17.
  • Marie-Joseph Brune (1807-1890), chanoine titulaire de la métropole Saint-Pierre, architecte et historien de l'art, membre fondateur de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine : section 8, rang 22, tombe 18.
  • Jean-François Huet (1884-1930), aumônier des étudiants et de l'Hôtel-Dieu: section 14, rang 20, tombe 24.
  • Joseph Janvier, fondateur du patronage de la Tour d'Auvergne : section 10, rang 10, tombe 5[7].
  • Prêtres de Saint-Aubin dont la tombe est ornée d'un bas-relief figurant le vœu d'argent à Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle : section 1, rang 20, tombe 8.
  • Joseph Thébault (1801-1860), curé doyen de Saint-Sauveur de Rennes et chanoine honoraire : section 1, rang 11, tombe 1, (la tombe aux bouchons).
  • Abbé Félix Trochu (1841-1910), fondateur de L'Ouest-Éclair, ancêtre de Ouest-France : section 8, rang 9, tombe 20.
  • Abbé Joseph Turmel (1859-1943), historien des dogmes et libre penseur : section 9, rang 4, tombe 22.

Historiens[modifier | modifier le code]

  • Paul Banéat (1856-1942), historien et conservateur du musée archéologique d'Ille-et-Vilaine : section 5, rang 12, tombe 29.
  • Louis Arthur Le Moyne de la Borderie (1827-1901), historien et membre fondateur de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine : section 5, rang 12, tombe 25.
  • Lucien Decombe (1834-1905), archéologue et conservateur du musée archéologique de Rennes : section 6, rang 22, tombe 34.
  • Adolphe Orain (1834-1918), historien et folkloriste breton : section 8, rang 9, tombe 31.
  • Barthélémy Pocquet du Haut-Jussé (1891-1988), historien : section 7, rang 45, tombe 7.

Universitaires[modifier | modifier le code]

  • Claude Champaud, (1929-2019), juriste, premier président université de Rennes I

Journalistes[modifier | modifier le code]

Scientifiques[modifier | modifier le code]

Politiques[modifier | modifier le code]

  • Yvon Bourges, (1921-2009) : section 3, rang 27, tombe 5. Il repose dans la chapelle de la famille de son épouse, les Duboscq-Fontaine[8].

Maire de Rennes[modifier | modifier le code]

Artistes[modifier | modifier le code]

Artisans et entrepreneurs[modifier | modifier le code]

Tombes faisant l'objet de dévotions[modifier | modifier le code]

  • Dame Philippe Hélène de Coëtlogon, née en 1630, épouse de René de Coëtlogon, gouverneur de la ville de Rennes, meurt en 1677 et est enterrée dans la chapelle des Carmes qui est démolie en 1798. Le corps de la dame est donc transféré au cimetière du Nord, le cimetière de l'Espérance. Or, au moment de l'inhumer pour la seconde fois, on s'aperçoit que le corps est intact, 121 ans après. Aujourd'hui encore, quelques pèlerins viennent pour apaiser toutes sortes de maladies et notamment pour guérir de la fièvre. Pour cela, le malade remplit un sachet (un pochon) de terre de la sépulture et le porte pendant neuf jours. Ensuite, le pochon est accroché autour de la croix[10].
  • La sépulture du chanoine Joseph Thébault, surnommé la « tombe aux bouchons », fait l'objet d'un rite où les gens déposent des bouchons dessus, qui est inexpliqué à ce jour[11],[12].
  • La tombe de l'abbé Huet, aumônier des étudiants pendant l'entre-deux guerres, fait également l'objet de dévotions en période d'examens[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Rennes - Cimetière du Nord, sur le site Cimetières de France et d'ailleurs, consulté le 17 mai 2014
  2. Patrimoine. Rennais illustres, ils sont enterrés au cimetière du Nord, sur le site ouest-france.fr, consulté le 14 juin 2014
  3. Paul Banéat, Le vieux Rennes, Éditions J. Larcher, Rennes, 1926, Réédition Lorisse, Paris, 1999, in-4, 656p., (ISBN 2-84435-042-9), p.227.
  4. Ammi 2007.
  5. Jean-Yves Veillard, Rennes au XIXe siècle : architectes, urbanisme et architecture., Éditions du Thabor, Rennes, 1978, 518p., p. 221-225
  6. Le Patrimoine des Communes d'Ille-et-Vilaine, Flohic, coll. « Le Patrimoine des Communes de France », Paris, Mars 2000, 2 Tomes, 1781 p. (ISBN 2-84234-072-8), tome II, p.1253.
  7. C.B., Chapelle de la Sainte-Famille. Un petit coin de paradis ;, in Le Rennais, journal de la municipalité de Rennes, Juillet-Août 1993, p.21.
  8. Cimetières de France et d'ailleurs
  9. Bertrand Beyern, op. cit., p.80.
  10. Le Patrimoine des Communes d'Ille-et-Vilaine, Flohic, coll. « Le Patrimoine des Communes de France », Paris, Mars 2000, 2 Tomes, 1781 p. (ISBN 2-84234-072-8), tome II, p.1254.
  11. Mémoires endormies, Histoire de la ville, Cimetière Nord de Rennes, , 14 p. (lire en ligne), p. 9
  12. « À Rennes, le mystère des bouchons de liège au cimetière du nord », sur Le Télégramme, (consulté le )
  13. P.D., Les jardins du silence, in Le Rennais, journal de la municipalité de Rennes, Novembre 1992.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Éliane Ammi (dir.), Mémoires endormies Histoire de la Ville : Cimetière du Nord Rennes, Édition Ville de Rennes, , 14 p. (lire en ligne)
  • Bertrand Beyern, Guide des tombes d'hommes célèbres, Éditions du Cherche-Midi, 2011, 385.pp.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]